Pourquoi des parcs éoliens ?

La lutte contre le réchauffement climatique ainsi que l’envolée du coût des énergies fossiles observées ces derniers mois renforcent la nécessité d’accélérer le développement des énergies renouvelables.

Gage d’indépendance énergétique, la technologie éolienne constitue en ce sens une des solutions indispensables à l’atteinte des objectifs de neutralité carbone fixés par l’État. Elle dispose en effet d’atouts considérables :

Une ressource gratuite, abondante et inépuisable

Contrairement aux énergies fossiles, le vent constitue une source d’énergie verte, durable et inépuisable. La France bénéficie d’un fort potentiel éolien, puisqu’elle dispose du deuxième gisement de vent européen, encore « largement sous-exploité » selon l’Agence de transition énergétique (ADEME).

Une énergie décarbonée

Avec un taux d’émission de CO2 de 12,7 g / kWh, contre une moyenne de 82 g CO2/ kWh pour le mix énergétique français actuel, l’éolien est une des sources d’énergie les moins polluantes. À titre de comparaison, le gaz naturel émet 469 g de CO2/ kWh, et le pétrole 840 g CO2/ kWh.

Source : ADEME

Une technologie non polluante

Transformer le vent en électricité ne nécessite aucune utilisation de techniques ou matériaux polluants. Sans compter qu’aujourd’hui, entre 90% et 95% du poids total d’une éolienne est recyclable, et que des progrès sont sans cesse réalisés dans ce domaine.

Comment ça marche une éolienne ?

Les pales attachées au moyeu forment le rotor. La girouette permet au rotor de s’orienter automatiquement face au vent dominant grâce à des moteurs de giration installés dans la nacelle. L’anémomètre permet de déclencher la rotation des pales une fois la vitesse de vent de démarrage atteinte.

Dès que la vitesse du vent atteint 11 km/h, le rotor se met à tourner afin de produire de l’électricité. Cette rotation entraîne un axe dans la nacelle, relié à un alternateur qui va produire un courant électrique alternatif.

La tension est ensuite élevée en 20 000 Volts par un transformateur interne à l’éolienne.

L’électricité est alors acheminée le long du mât puis par câble souterrain jusqu’au poste de livraison.

Les éoliennes sont raccordées à un poste de livraison, situé à proximité du parc, par un réseau de câbles souterrains.

Le poste de livraison recueille ainsi l’électricité produite et l’expédie sur le réseau Enedis par câble souterrain jusqu’au poste source le plus proche afin d’être distribuée aux consommateurs

Foire aux questions

Vous trouverez ci-dessous quelques réponses aux interrogations les plus fréquentes.

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Les éoliennes sont soumises à la législation des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) qui fixe des mesures pour prévenir les impacts sur l’environnement et le voisinage.

La réglementation est très stricte sur l’acoustique associée aux parcs éoliens. Par rapport au bruit ambiant, un parc éolien ne doit pas générer plus de 5 dB le jour et 3 dB la nuit. L’étude acoustique réalisée en amont de l’installation du parc permet de s’assurer du respect des seuils réglementaires. Une campagne de vérification est réalisée un an après l’installation du parc afin de vérifier la bonne conformité de l’installation et du respect des seuils réglementaires.

De plus, les machines font l’objet de perfectionnements techniques constants : diminution de la vitesse de rotation des pales, engrenages de précision silencieux, système de serration sur les pales pour réduire l’impact sonore, montages des arbres de transmission sur amortisseurs…

Source schéma : ADEME

On appelle infrasons les sons inférieurs à une fréquence de 20 Hertz et donc inaudibles par l’Homme. Ils peuvent être d’origine naturelle ou technique (orages, chutes d’eau, circulation routière, chauffage, bâtiments, pylônes électriques…).

Les éoliennes génèrent des infrasons principalement du fait de leur exposition au vent et accessoirement du fonctionnement de leurs équipements. Les infrasons ainsi émis sont faibles comparés à ceux de notre environnement habituel. On notera par ailleurs que l’émission des infrasons reste identique si l’éolienne est en fonctionnement ou à l’arrêt.

L’Anses (agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a mené des études dont les résultats publiés en mars 2017 précisent qu’au regard de leur étude, les données disponibles ne permettent pas d’attester de l’existence d’effets sanitaires liés au bruit des éoliennes. « Les connaissances actuelles en matière d’effets potentiels sur la santé liés à l’exposition aux infrasons et basses fréquences sonores ne justifient ni de modifier les valeurs limites existantes, ni d’étendre le spectre sonore actuellement considéré ».

La présence d’éolienne sur le territoire n’a aucun impact sur le prix des terrains ou de l’immobilier. Des études scientifiques ont été menées afin d’analyser l’impact présumé des éoliennes sur le marché de l’immobilier.

En 2016, les recherches conduites par Ben Hoen et Carol Atkinson- Palombo sur le cas de l’état du Massachussetts aux États- Unis, ont démontré qu’il n’y avait pas de lien entre la présence d’éoliennes et le prix de vente des maisons à proximité. Cette étude a porté sur un échantillon de 122 000 transactions de vente conclues entre 1998 et 2012, située dans un rayon de 16 km autour d’une quarantaine d’éoliennes.

En France, une étude réalisée sur 10 ans par Climat Énergie Environnement dans la région Hauts-de-France arrive à la même conclusion : il n’y a aucune dévaluation immobilière imputable à la présence d’éoliennes dans un espace. Si la valeur des biens reste inchangée avec ou sans machines implantées, on ne constate pas non plus de diminution du nombre de demande de permis de construire. L’étude française publiée en 2010 a porté sur 240 communes de la région Nord-Pas-de-Calais situées autour de 5 parcs éoliens.

L’ADEME a réalisé et publié dernièrement une étude portant sur l’évaluation de l’impact des parcs éoliens sur les prix de l’immobilier à proximité. Il en ressort que « l’impact de l’éolien sur le marché immobilier est nul pour 90 % des maisons vendues, et très faible pour 10 % d’entre elles ». Dans le détail, l’impact économique très faible (-1,5 %) d’un parc éolien est similaire à celui d’infrastructures classiques comme les pylônes électriques oules antennes téléphoniques.

Au-delà des analyses de données immobilières, l’étude « Eolien et Immobilier » nous apprend que seuls 3 % des riverains de parcs éoliens interrogés citent l’éolien comme potentiel facteur de dévaluation immobilière.

Sources : Climat Énergie Environnement, « Évaluation de l’impact de l’énergie éolienne sur les biens immobiliers. Contexte du Nord-Pas-de- Calais », mai 2010. ATKINSON-PALOMBO Carol et HOEN Ben, « Wind Turbines, amenities and disamenities : A study of home value impacts in densely populated Massachussets », Journal of Real Estate Research, Berkley, volume 38, 2016, p. 473-504.

Les éoliennes tournent 85 % du temps en moyenne. Plusieurs causes peuvent expliquer l’arrêt des éoliennes :

  • Lorsque la vitesse du vent est trop faible, en dessous d’environ 10 km/h (2,8 m/s), ou lorsque qu’elle est trop forte, au-dessus de 90 km/h (25 m/s), les pales sont mises en drapeau et arrêtées.
  • Les machines font régulièrement l’objet de maintenance préventive ou corrective qui nécessitent leur arrêt ponctuel.
  • Des travaux de maintenance et de réparation des réseaux électriques de transport ou de distributions réalisés par ENEDIS peuvent aussi nécessiter un arrêt des éoliennes.
  • Les éoliennes peuvent être bridées pour des enjeux acoustiques ou de biodiversité.

Ces périodes d’arrêt sont anticipées dans les prévisions de production.

Lorsque le soleil est bas, ses rayons peuvent avec la rotation des pales générer des ombres projetées sur les résidences ou lieux de travail voisins. Ces ombres peuvent s’avérer gênantes pour certains individus. Ce phénomène est appelé effet stroboscopique et est sans effet sur la santé des personnes exposées. L’étude d’impact du projet étudie ce risque et le porteur de projet peut être amené à proposer des mesures de réduction.

Selon les relevés de RTE, la production éolienne est globalement plus importante en hiver. Selon les informations de cet organisme, il n’a pas été constaté d’association significative entre faibles températures saisonnières et faible production éolienne. Pour exemple, le record de production mensuelle éolienne a été atteint en février 2022 avec 5,2 TWh. Le record national de production instantanée a d’ailleurs été atteint le 16 février 2022 à 20h, à 16 GW. A ce moment, le taux de couverture éolien de la consommation nationale s’élevait à 25%.

Le 24 octobre 2022 à 4h00, l’éolien a battu un nouveau record en couvrant 36,3% de la consommation électrique française. Ce constat doit au demeurant être étendu au territoire européen qui constitue, grâce à l’interconnexion des réseaux, l’espace pertinent à considérer.

Les éoliennes peuvent perturber les ondes hertziennes, comme beaucoup de constructions (elles peuvent réfléchir ou diffracter des ondes électromagnétiques). Les textes de loi engagent la responsabilité du développeur, qui est tenu de trouver une solution si une perturbation est avérée : le plus souvent, il s’agit de l’installation de paraboles.

Depuis l’arrivée de la Télévision Numérique Terrestre (TNT), les perturbations sont moindres voire inexistantes. Toutefois, si un problème survient, sa résolution est à la charge de l’exploitant.

Si les risques de collision entre les oiseaux et les éoliennes existent, ils s’avèrent minimes. Il est généralement admis que le taux de mortalité est environ égal à 4 oiseaux par éolienne et par an. Ce chiffre peut varier selon la configuration du parc éolien, le relief, les conditions météorologiques ou encore la densité de l’avifaune.

Selon l’étude de la LPO parue en 2017, la mortalité réelle varie entre 0,3 et 18,3 oiseaux tués par éolienne et par an. Résultats comparables à ceux obtenus aux Etats-Unis (5,2 selon Loss et al, 2013) ou au Canada (8,2 selon Zimmerling et al, 2013).

La LPO préconise de refuser l’implantation dans ou à trop proche proximité des ZPS (Zones de Protection Spéciale : zones Natura 2000 au titre de la Directive Oiseaux).

Néanmoins, les études d’impacts permettent désormais de limiter les effets négatifs de l’implantation d’éoliennes, grâce à un suivi ornithologique réalisé en amont. Il peut être complété après la mise en service du parc par le programme national « éolien-biodiversité ».

A titre indicatif, les réseaux routier et électrique sont respectivement responsables de la mort de 30 à 100 et de 40 à 120 oiseaux par km par an et des centaines de milliers d’entre eux sont victimes de collisions… avec les baies vitrées.

Une éolienne est principalement composée des matériaux suivants : cuivre, fer, acier, aluminium, plastique, zinc, fibre de verre (pour les pales) et béton (pour les fondations). Aujourd’hui, plus de 90% d’une éolienne est recyclable.

Composées de matériaux composites, les pales restent un peu plus compliquées à recycler : aujourd’hui, elles sont réutilisées de manière ponctuelles dans du mobilier urbain ou pour la confection de murs anti- bruit.

Cependant, afin d’industrialiser et de systématiser le réemploi des matériaux composants les pâles, de nombreuses entreprises telles que Reciclalia ou Global Fiberglass Solutions travaillent sur des solutions pour les recycler efficacement. Une autre piste est de valoriser ces éléments dans différents secteurs comme la cimenterie (ou des expérimentations avec Lafarge Holcim sont en cours) ou le secteur de l’aéronautique et du nautisme.

L’arrêté de juillet 2020 prévoit d’ici 2024 l’obligation de recyclage de 95% des éléments constitutifs des éoliennes lors de leur démantèlement.

  • L’éolien est caractérisé par un très faible taux d’émission de CO2 : 12,7 g CO2/kWh contre 82 g CO2/kWh en moyenne pour le mix énergétique français.
  • L’éolien présente l’un des temps de retour énergétique parmi les plus courts de tous les moyens de production électrique. En effet, l’énergie nécessaire à la construction, l’installation et au démantèlement futur d’une éolienne est compensée par sa production d’électricité en 12 mois. En d’autres termes, sur une durée de vie de 20 ans, une éolienne produit 19 fois plus d’énergie qu’elle n’en nécessite pour sa construction, son exploitation et son démantèlement

Source : Avis ADEME, mai 2016.

Le démantèlement du parc incombe, quel qu’en soit le coût, à la société qui exploite le parc éolien. Cette obligation est formulée dans la loi*, et est également reprise dans les baux signés avec les propriétaires des terrains. Le propriétaire du terrain ne sera en aucun cas responsable de la remise en état du site.

Avant l’été 2020, cette remise en état ne concernait qu’une partie des fondations en béton des éoliennes. Depuis l’arrêté du 22 juin 2020, les fondations doivent désormais être excavées dans leur totalité par l’exploitant du parc ! Le site doit être rendu à son «état initial».

L’arrêté du 10 décembre 2021 prévoie par ailleurs qu’au début de l’exploitation du parc, une provision de 50 000€ par éolienne soit déposée par l’exploitant, comme garantie financière en vue de son démantèlement. Pour les éoliennes d’une puissance supérieure à 2 MW, une enveloppe est ajoutée de 25 000 € par MW supplémentaire.

Les premiers démantèlements en France permettent d’avoir des retours d’expérience et de démontrer que ces montants correspondent bien aux réalités économiques et financières liées au démantèlement des machines.

Code de l’environnement, article L 553-3, son Décret d’application n° 2011-985 du 23 août 2011 pris, l’arrêté du 26 août 2011 relatif à la remise en état et à la constitution des garanties financières pour les éoliennes modifié par l’arrêté du  10 décembre 2021.